Et si les Daft Punk nous permettaient d'interroger notre rapport aux nouvelles technologies ?
- Alexandre Amiot
- 25 juil. 2023
- 2 min de lecture

" Ré-interroger la place des technologies dans ma vie et mon processus créatif ".
Récemment, les prises de paroles de grands musiciens n’étant pas naturellement associés à la musique classique m’ont interpellé.
Parmi elles, celle de Thomas Bangalter, musicien fondateur du duo de musique électronique Daft Punk. Avec Daft Punk , on est (a priori) loin de l’orchestre symphonique. Un monde de machines, de remix, de samples. De sons électroniques. Où les effets sténographiques et stroboscopiques (rappelons nous nous quinquas des bons vieux stroboscopes dans les soirées des années 1980!) sont presque aussi importants que la musique.
Pourtant, Thomas Bangalter comme s’il cédait aux sirène de l’ électronic detox, a lancé un album 100% acoustique et instrumental, « Mythologies », qui n’est autre que la bande son du ballet éponyme du chorégraphe Angelin Preljocaj. Ici rien d’électronique mais que de l’orchestral avec un accent mis sur la musique baroque et la musique minimalisme Américaine.
Thomas Bangalter admet même avoir replongé dans des traités classiques d’orchestration et a renoncé à composé à partir d’un clavier, pour repousser les limites de la composition. Il indique même que cette démarche s’inscrit dans une volonté de « ré-interroger la place des technologies dans sa vie et son processus créatif ». Et qu’il a dû pour cela …« sortir de sa zone de confort » (ce qu’on fait généralement pour aller de l’ancien monde vers le nouveau monde et pas l’inverse !). Il invite à mettre plus d’éthique dans notre rapport aux nouvelles technologies dont l’IA. Prenez 10 minutes pour écouter sa précieuse interview sur France Inter il y a quelques mois. Stupéfiant.
Ce que j’en retiens sur notre rapport aux technologies (en vrac) :
la nécessité de ne jamais perdre les bases classiques (et la culture associée)
l’importance malgré la mode du « learning by doing » de repasser par la théorie
la manière dont l’écoute et la pratique de la musique classique vivante peuvent contribuer au "digital detox"
la difficulté à trouver un équilibre entre la part humaine et part technologique (artificielle) dans tout processus créatif
l’utilisation de l’IA doit faire l’objet d’une régulation ou tout le moins s’inscrire dans une démarche éthique
Thomas Bangalter serait-il devenu Thomas "Kant"alter? Rappelons-nous ici l’impératif catégorique de Kant qu’on peut très bien, trois siècles après, appliquer à l’IA : "Agis de telle sorte que la maxime de ta volonte puisse en meme temps valoir comme principe d’une legislation universelle...").
Mais agis toujours en écoutant et en pratiquant de la musique classique !
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